À la recherche du temps perdu

Je vous invite à suivre les péripéties de mes folles aventures à travers le monde... Un billet aller-simple pour Paris le 1er juillet... Date de retour inconnue!!!

vendredi 31 juillet 2009

Les pieds

Je ne pouvais pas faire le chemin de Compostelle sans parler des pieds. C'est un sujet de conversation très typique ici.

Les plus chanceux n'ont pas d'ampoules. Les moins chanceux en ont. Ceux qui n'ont pas de chance du tout doivent arrêter de marcher et consulter un médecin. Je n'ai pas de statistique,
mais dans l'ordre je donnerais un pourcentage de 10, 80, 10.


C'est la première chose qu'on regarde après une journée de marche. On regarde si nous n'avons pas de nouvelles ampoules. On les fait aérer un peu. Toutes les recettes sont bonnes pour les soigner. Certains mettent de la crème anti-frottement, d'autres se font des massages. Certains percent leurs ampoules avec une aiguille et un fil.

Les pieds sont une des rares choses qui peuvent nous obliger à arrêter. Il faut donc faire attention et écouter son corps ce que je ne fais pas toujours.



En ce qui me concerne, j'ai percé mes ampoules. Inondation! Alerte météo dans la région. Pluie diluvienne pendant 3 jours. Les citoyens se mettaient en rang et se passaient les chaudières pour lancer le liquide dans les rivières. Deuxième mousson. Deux récoltes dans la même année, du jamais vu! Bon, je dis ça à la blague, mais très honnêtement, j'en ai plein le cul de mes ampoules. Depuis le deuxième jour que j'en ai. Donc, aujourd'hui, il y avait un service de podologue à l'auberge. J'en ai profité pour faire soigner mes pieds. Alors, trois demoiselles se sont occupées de mes pieds. Elles ont crevé les ampoules, étendu de la bétadine, mis un beau bandage, prescrit de la crème pour éviter que cela pique (ce qui m'est arrivé, c'est qu'avec la chaleur et la sueur, je fais de petit boutons et cela pique, donc je me gratte et les ampoules ont empiré). Donc, tout ce service gratuitement. Je verrai demain de quoi ont l'air mes pieds.


Je vous laisse

Alexandre

dimanche 26 juillet 2009

La Maseta

La Meseta (on prononce Messéta) est le nom d'une partie du chemin. Le nom a été emprunté au français et d'après l'éthimologie des mots, cela voudrait dire :
Mais ES*** qu'il fait chaud ET TAb***** que c'est long!!!

Une centaine de kilomètre en plein dans les champs. Vous vous rappelez le message sur la chaleur? Ici, c'est pire. À partir de 9h00, il fait chaud. Habituellement, le chemin tourne, monte, descend. Les paysages sont variés. Voici de quoi a l'air la Meseta :

Droit devant, il y a le chemin. Encore plus loin devant, il y a encore le chemin. Encore plus loin, nous pouvons voir de tout petits pèlerins, ce qui me fait comprendre qu'il me reste plusieurs kilomètres avant d'arriver à une ville. Plus loin que les pèlerins, nous voyons la plage avec des masseuses qui crient mon nom. Un mirage bien entendu. À gauche, il y a un champ de blé. Encore plus loin à gauche, encore un champ de blé. Encore plus loin que le champ de blé à gauche, toujours un champ de blé. A droite, un champ de blé. Encore plus loin à droite, encore un champ de blé. Encore plus loin que le champ de blé à droite, toujours un champ de blé. Par chance, je n'ai pas le rhume des foins puisque j'aurais eu une crise d'anaphylaxie avant d'avoir fait 100 mètres. Derrière, on ne regarde jamais derrière puisque c'est le soleil qui nous suit. Le seul moment où nous regardons derrière, c'est le matin pour voir le lever du soleil.


Tout autour de nous dans un rayon de 1 mètre, des petites mouches à champ qui nous empêchent d'ouvrir la bouche, d'ouvrir la bouche sans en avaler six.

Des fois, nous croisons des champs de tournesols. Ceux-ci, avec un grand sourire, nous font face, reflétant le soleil comme si nous avions des milliers de soleils devant nous.

Apparemment qu'il pleut au Québec. Ici, le mot pluie n'existe pas. En fait, sans vous dégoûter, la seule chose qui pleut, c'est ma raie à 12h00....

Bon je vous laisse

vendredi 24 juillet 2009

Mi-Parcours

Me voilà déjà à plus de la moitié du chemin soit 416.5 km! J'ai donc décidé de vous résumer mes dernières étapes et de faire un bilan des rencontres du chemin.




1re journée : St-Jean-Pied-de port - Orisson 9 km

2e journée : Orisson - Roncesvalles - 15.9 km

3e journée : Roncesvalles - Larrasoaña - 27.2 km

4e journée : Larrasoaña - Cizur Menor - 19.6 km

5e journée : Cizur Menor - Puenta la Reina - 19.3 km

6e journée : Estella - Los Arcos - 21 km

7e journée : Los Arcos - Viana - 23.7 km

8e journée : Viana - Navarrete 23.7 km

9e journée : Navarrete - Azofra 24.3 km

10e journée : Azofra - Grañon 22.1 km

11e journée : Grañon - Tosantos 20 km

12e journée : Tosantos - Atapuerca 28.2 km

13e journée : Atapuerca - Burgos 24 km

14e journée : Burgos - Hormillos del camino 18.9 km

15e journée : Hormillos del camino - Itero de la vega 31.3 km

16e journée : Itero de la vega - Carillon de los Condes 34.0 km

17e journée : Carillon de los Condes - Ledigos 24 km

Si j'ai été capable de faire 31 et 34 km de marche, c'est probablement dû à toutes ces visites faites dans les églises. Il y a peut-être une autre raison... Nous avons rencontré un couple de français : Gaël et Charlotte. Je dis francais, mais je doute encore sur leur nationalité puisque Gaël m'a chanté une chanson des Trois Accords, puis m'expliquait quoi visiter à Montréal... Tout cela pour dire qu'ils ont quitté à Burgos avec... 5 à 10kg de mon sac. Je leur ai dit plusieurs fois, ils me sauvent 4000$ de physiothérapie et 2 nouveaux genoux en plastique. Un gros merci à eux et à bientôt!


J'ai aussi rencontré un Polonais qui connaissait un peu le Québec. Du moins, il savait qu'on parlait français. Alors, je lui demande si sa langue maternelle est l'allemand.


Nooooooooooooooooooooooooooooooooooooo!!, it's polish

C'est comme si je venais de demander à Michel Chartrand si l'anglais est sa langue maternelle...


J'ai aussi rencontré un Hollandais. La question typique ici est de demander de quel endroit on a commencé le chemin. Après lui avoir dit que j'avais commencé de St-Jean-Pied-de-Port, je lui demande d'où il est parti à son tour.


I started from my house, in Holland

J'ai croisé un Français à sens inverse à environ 500 km de Santiago. Il n'avait ni sac, ni baluchon, rien dans les mains. Il disait revenir de Santiago et quand on lui demandait à quel endroit il allait.


Là ou Dieu m'emmènera.

J'aimerais avoir la foi pour faire des choses aussi débiles que ça. C'est plus difficile revenir de Santiago parce qu'on a le soleil de face. Je n'ai peut être pas la foi, mais j'ai l'orgueil pour le finir. Par contre, je crois que la foi nous pousse plus loin que l'orgueil.


J'ai rencontré un aveugle et un manchot. Quand je dis manchot, je parle bien du bonhomme à un bras et non de l'animal. Sans être méchant, j'ai suggéré à l'aveugle de faire le chemin sur un tapis-roulant, ça serait plus facile et il ne verrait même pas la différence.


J'ai rencontré un Italien qui parlait français, anglais, espagnol, portugais et italien. Au début, j'étais étonné, mais je me suis vite rendu compte que c'est relativement courant. Il y a aussi Andrea, une Allemande, Suisse, Belge ou je ne sais pas trop qui parle 5 langues.


J'ai rencontré des grands-parents qui sont partis avec 4 de leurs petits enfants. À chaque année, ils font une partie du chemin depuis Le Puy en France.


J'ai rencontré un Français, Ferdinand, qui fait le chemin avec son béret depuis Lourdes. Étais-je obligé de dire que Ferdinand au béret est français? C'est son 14e chemin et l'année passée, il est parti de Rome...


J'ai rencontré une famille espagnole avec leurs 3 enfants. Le plus jeune, Miguel, 2-3 ans, est en poussette et pisse sur les pneus de 4X4 Mercedez.


J'ai rencontrer deux Espagnoles, Peneloppe et Zaloa. Après avoir pesé mon sac avant Burgos, elles disaient que j'étais le héros du chemin. J'ai rajouté que je n'étais pas le plus intelligent par contre.


Maintenant que la moitié est fait, je peux arrêter de compter et commencer à décompter. Il me reste donc un peu moins de 400 km a faire!


À plus


Alexandre

mercredi 22 juillet 2009

Burgos

Les dernières nouvelles sont que je suis rendu à Burgos. L'entrée à Burgos a été longue puisque c'est une très grosse ville et marcher à travers les usines n'est pas très intéressant. Nous dormons dans une auberge à 3 euros qui est très, très bien. Il y a 144 places. Nous avons une petite pièce séparée du grand dortoir avec deux lavabos tout près. C'est du grand luxe à comparer avec les dernières auberges où l'on dormait par terre.

La chose la plus impressionnante est la cathédrale de Burgos. Dans tous les villages, il y a une église. Par contre, celle de Burgos est à couper le souffle. C'est la plus grosse cathédrale que j'ai vu de toute ma vie. C'est sûr que je ne suis pas du genre à courir les églises, mais il paraît que c'est la plus grosse d'Espagne. Il nous a fallu 2 heures pour la visiter d'un pas assez rapide et j'estime que seulement 30% est ouvert au public. On peut facilement se perdre.
Elle a pris près de 1000 ans à être construite au complet. Cela veut dire qu'il y a des milliers de gens qui ont travaillé toute leur vie et qui n'ont jamais vu la fin de la cathédrale. On retourne dans les années 800 environ. On s'entend pour dire qu'une somme énorme a été utilisée pour la construire et dans une période où il y avait beaucoup de misère. Et tout cela pour quoi? Pour Dieu!!




Il y a une cour intérieure où ils ont accroché une douzaine de cloches sur des cordes. C'est tout récent et dans chaque cloche, ils ont mis un haut-parleur avec des chants de chorales différentes. Même si je ne crois pas en la religion, c'était vraiment bien ce concept-là.



Tout cela pour dire que je trouve que c'est incroyable les monuments que l'homme construit pour une invention qu'il s'est faite. Je considère que la religion est une invention de l'homme pour justifier ce qu'il ne comprend pas. À la base, la religion a de bonnes valeurs, mais elle est quand même responsable d'un grand pourcentage de guerres depuis que la guerre existe...

À plus

P.S. J'allais oublier, j'ai même découvert à quel endroit Tom & Jerry vivent!! Regardez :

lundi 20 juillet 2009

Cré Jacques...

Je manquais d'inspiration jusqu'à ce que je vive cette soirée du 19 juillet 2009.
Nous sommes partis de la ville d'Azofra pour aller à Grañón. À Azofra, nous dormions dans une belle auberge municipale avec un beau jardin et une piscine à pieds. C'était des chambres à deux lits ce qui faisait changement des dortoirs de 20 personnes avec des lits à 3 étages.

Tout cela pour dire que nous sommes arrivés à Grañón pour dormir dans un donativo. Un donativo est une auberge gérée habituellement par la paroisse. On donne l'argent qu'on veut. On peut même prendre de l'argent si nous en avons vraiment besoin. Le souper est inclus et c'est avec l'argent des dons qu'ils font les soupers du lendemain.

Quand nous sommes arrivés sur place, l'aubergiste Jacques nous reçoit. Il vient de Lyon et nous explique qu'il a fait le chemin il y a quelques années et qu'il avait été très bien reçu à cet endroit. Il a donc décidé d'offrir son temps pour la paroisse de la ville.

Il nous fait visiter l'endroit et nous montre à quel endroit nous allons dormir : par terre dans l'église! Puis, il nous explique qu'à 20h00, il y aura une messe commune. Il est difficile de décrire Jacques, mais il semble très pieux et un peu étrange... Pour ma part, je ne suis pas vraiment pieux...

Alors, on s'installe par terre et on entend des religieuses faire des chants de chorales. Assez spécial.

Puis, un pèlerin demande à Jacques : Qu'est-ce qu'il y a à visiter à Grañón? Alors il lui répond

Ici, il y a le plus beau musée d'Europe. Bien plus beau que le Louvre ou le musée
d'Orsay. Ahah, je blague, il n'y a rien. Il y a un bar, mais je crois qu'il est
fermé. Il y a seulement 250 habitants à Grañón.
Jaques nous demande alors si on veut visiter le clocher de l'église. Évidemment, nous disons oui et il nous avertit de faire très attention. Apparemment, nous pouvons tomber en bas de l'église tellement c'est instable. Je m'imagine que je serais agrippé aux parois du clocher à 70 mètres de haut. Il déconseille fortement la visite aux gens qui ont le vertige. En fait, c'était décevant. Il faudrait se forcer pour tomber. Il y a des barrières partout nous empêchant de voir en bas. Puis, il s'obstine avec un enfant espagnol sur sa traduction des mots. Faut dire que Jacques baragouine l'espagnol. Tout cela pour dire que la visite a duré 25 minutes, mais aurait pu n'en durer que 5 s'il ne s'était pas obstiné pendant 20 minutes.

Avant d'aller souper, nous décidons d'aller prendre un verre au bar qui est ouvert. Une fois fini, nous retournons à l'église. Nous voyons alors au loin tous les pèlerins rassemblés en cerle et Jacques au milieu. Il est trop tard, il nous a vu, nous ne pouvons pas nous cacher. Il nous invite à le rejoindre. Il explique qu'en faisant le chemin, il a appris une chanson et veut nous la faire apprendre. Je vous écris les paroles:

Tous les matins nous prenons le chemin,
Tous les matins nous allons plus loin,
Jour après jour la route nous appelle,
C'est la voix de Compostelle!

Ref : Ultreia! Ultreia! Et sus eia!
Deus adjuva nos!

Chemin de terre et chemin de foi,
Voie millénaire de l'Europe
La voie lactée de Charlemagne
C'est le chemin de tous les jacquets!

Et tout là-bas au bout du continent,
Messire Jacques nous attend,
Depuis toujours son sourire fixe
Le soleil qui meurt au Finisterre.
Il commence à chanter et nous demande de répéter avec lui. Évidemment, tout le monde essaye de cacher son fou rire. J'ai tout filmé et c'est de toute beauté.

Nous allons souper. L'entrée est une petite salade et le plat principal un espèce de ragoût de patates et de saucisse. Je dis saucisse parce que moi, j'en ai trouvé 2 rondelles contrairement aux autres qui n'en ont eu qu'une seule. Évidemment, le début du souper a commencé par la chanson de l'auberge avec des gestes à faire.
Certains sont allés à la méditation après le souper. Encore une fois, il y a eu une chanson en latin à chanter. Je n'y suis pas allé parce que j'étais vraiment fatigué.
Ce fut une soirée très drôle. Je ne sais pas s'il faut que je m'en rappelle en bien ou en mal, mais c'est certain que je m'en rappellerai.

vendredi 17 juillet 2009

La journée typique

Je raconterai la journée du 14 juillet. C'est-à-dire la journée de Estella à Los Arcos, environ 21 km.

14 juillet

Réveil à 04h30 pour un départ à 05h30. C'est la seule façon de se sauver du soleil. Ces jours-ci, il fait 40 degrés Celcius. Nous courons après l'ombre et une marche de 12h00 à 17h00 est très difficile.

Avant le départ, nous sommes allés remplir nos bouteilles d'eau. J'exagère un peu dans mes messages des fois, mais le chemin est très bien fait. Il y a de très belles fontaines d'eau potable un peu partout. Il y a même eu une fontaine à vin rouge aujourd'hui. Elle était à Irache. Pour ceux qui ne me croient pas, allez sur le site internet http://www.irache.com/. Ils ont placé une webcam pour que les gens puissent voir les pèlerins boire le vin de la fontaine. Je marchais pas mal croche après la fontaine!! C'est pas pour rien que le chemin est 800 km... Quand on marche en zigzag... En ligne droite, c'est 100 km en tout...

Il est difficile pour moi de marcher plus de 2 heures de suite à cause du poids de mon sac. Donc, après 2 heures de marche, nous avons pris une pause. J'ai pris le temps de manger des fruits et du fromage en regardant le lever du soleil.

Nous sommes arrivés à Los Arcos vers 12h00. J'avais les pieds et les genoux en feu!! Si jamais je croise la personne qui a la poupée voodoo de moi et qui me pique le genou gauche et les pieds, elle devra finir le chemin sur ses mains!!

Une fois arrivé, je fais ma classique sieste. J'ai dormi à la belle étoile cette soirée-là. Quand je dors en auberge, pendant que je fais ma sieste, ma mère fait le lavage du linge. C'est ce qu'on appelle la répartition équitable des tâches!

Pour le souper, j'ai parti mon brûleur et on s'est fait cuire des pâtes avec une sauce bolognaise.

Je me suis installé sur l'herbe pour dormir, mais à 22h00, tous les enfants du village sont sortis pour tourner autour de moi en vélo. Il fait tellement chaud que les enfants sortent des maisons à cette heure... Alors, j'ai décidé de faire mon nomade et de changer de place. Je suis allé à l'extérieur de la ville. J'ai croisé des chiens de garde. J'ai prié pour la première fois, prié pour que les chiens ne sautent pas l'autre bord de la clôture!!

J'ai finalement trouvé un endroit près d'un champ de vigne, dans le foin, noir total. Pas très confortable. La nuit a été très courte. Je me suis endormi a 00h00 avec des réveils de temps en temps parce que je me faisais attaquer par les fourmis, les sauterelles et toutes sortes de bébittes que je ne connais pas. Par contre, les milliers d'étoiles et la voie lactée étaient vraiment de toute beauté.
C'est à quoi ressemble une journée de camping. Une journée en auberge est complètement différente.

¡Hasta la proxima! Comme ils disent ici...

Alexandre

mardi 14 juillet 2009

Mise a jour

J'ai écrit quelques messages sans mettre à jour à quel endroit je me trouvais. Je me reprends aujourdhui.


Au moment où j'écris ces lignes au brouillon dans mon petit livre, je suis dans ma tente près de la ville de Puente la Reina. Je me suis fait cuire des pâtes sur le bord d'un petit ruisseau. Je me suis trouvé un petit endroit caché des regards indiscrets étant donné mon côté naturiste. Ahah ce n'est pas pour cela, c'est parce que le camping est interdit en Espagne.



Habituellement, il n'y a pas de vent, mais ce soir c'est très venteux. J'ai l'impression que ma tente va décoller puisque je ne peux pas mettre mes piquets... De plus, la cloche de l'église sonne depuis 10 minutes, je me demande si ce n'est pas l'alerte météo pour une tornade...



Après s'être rendu à Roncevaux (Roncesvalles en espagnol...), nous sommes allés à Larrasoaña. Par la suite, nous nous sommes dirigés vers Cizur Menor.




Afin d'arriver à Cizur Menor, nous avons passé une ville relativement touristique qui s'appelle Pamplona. Ils sont très particuliers ces Pampeluniens. En ce moment, ils sont en plein dans une de leur fête qui dure 2 semaines de temps sans arrêt. Ce qui est original de la fête, c'est que le matin, ils libèrent des taureaux dans la ville... On peut même acheter un tshirt immaculé de sang avec des trous comme si on s'était fait encorné.

Je sais que des fois j'exagère un peu, mais là, c'est vrai à 100%.

Donc, quand nous avons passé dans cette ville vers 12h00, il y avait des déchets partout, des gens saouls partout, des gens qui dormaient dans l'herbe partout. Les gens dans la rue nous disaient soit :

Buen Camino

ou

Oh putain, ils vont à Santiago
Je crois que les gens qui disaient la 2e phrase sont plus conscients de la réalité que moi-même...
Je récapitule pour les plus lents...

1re journée : St-Jean-Pied-de-Port - Orisson, 9 km
2e journée : Orisson - Roncesvalles, 17 km
3e journée : Roncesvalles - Larrasoaña, 27 km
4e journée : Larrasonaña - Cizur Menor, 19 km
5e journée : Cizurd Menor - Puente la Reina, 19 km
6e journée : Puenta la Reina - Estella, 23 km

Dans mon prochain message, je parlerai d'une journée typique.

Au revoir

La chaleur


Un seul mot : Épouvantable. É - POU - VAN - TABLE.


En Espagne, tout est fermé de 14h00 à 17h00. C'est l'heure de la sieste. Et ce n'est pas pour rien. Il fait tellement chaud durant ces heures... Ce n'est pas compliqué, nous n'avons pas d'ombre. Premièrement, le soleil est au zénith de 6h00 à 00h00. En Espagne, le soleil ne se lève pas à l'est et ne se couche pas à l'ouest, il se lève au zénith et se couche au zénith. Deuxièmement, notre ombre aussi a chaud...


Ici, il suffit de mettre l'eau au soleil pour qu'elle bout. Quand je vide ma bouteille d'eau par terre, l'eau s'évapore avant de toucher le sol.


Ici, l'eau est du thé, l'eau froide de l'eau tiède et la glace de l'eau froide.


Ici, le matin, les gens lèchent la rosée (quand il y en a...). Les riches boivent leur urine et les pauvres urinent en poudre. Moi, je lèche mon corps afin de récupérer ma salive. Il y a 3 pèlerins qui ont dû se faire opérer d'urgence parce que leur langue était collée sur leur palais.


Ici, quand on dort, on doit tourner de bord à toutes les 30 minutes afin que le matelas ne colle pas à notre corps.


Ici, il fait 32 degrés Celsius à l'ombre et à 17h00. La diarrhée n'existe pas.


Ici, dans les petits villages, toute les portes et fenêtres sont fermées. Il n'y a pas un citoyen dans les rues. La seule chose qui bouge, c'est la petite botte de foin qui traverse la rue, poussée par le vent, sur une musique d'Enio Morricone.


Ici, c'est dangereux de se promener avec de l'eau dans les mains. Il y a eu deux meurtres hier. Et même l'eau a soif. Il faut se dépêcher à la boire sinon elle se boit elle-même.


Je vais maintenant aller sucer l'encre de mon crayon.


À la prochaine


Alexandre

samedi 11 juillet 2009

Les moutons


Tout le monde a déjà vu des moutons. Ils ont l'air tellement attachants et inoffensifs. En fait, ce sont d'ignobles créatures assoiffées de sang. Pour ceux qui on vu le vidéo sur les Yaks du Népal, les moutons sont pires. La preuve : aucun Yak en Espagne, ils les mangent. Par chance, les moutons ne supportent pas bien l'altitude. C'est pourquoi il y a des Yaks au Népal.




Ici, le chemin est balisé de façon à ne pas sortir du chemin. Il y a même une partie asphaltée. Vous savez pourquoi? C'est à cause des moutons... trop de touristes sont décédés.
À peine avons-nous le dos tourné qu'ils nous courent après avec leur dents acérées comme des lames de rasoirs.



Évidemment, je n'ai pas froid aux yeux et je me suis aventuré en pleine jungle espagnole afin de traquer ces atroces prédateurs, tel un crocodile dundee.



J'ai fait un vidéo. On voit très bien les moutons m'attaquer littéralement. J'en ai des frissons juste à y repenser. J'ai dû couper le vidéo afin de me battre à mains nues. Ils ont réussi à me manger une jambe!! Ce n'est pas une blague! Ils l'ont dévorée toute crue. Ma fausse évidemment... Un leurre. Ils conseillent cela dans les guides touristiques. C'est moins cher que la jambe hologramme, mais fait le même travail.





Une fois encerclé sans aucune issue de secours, tu laisses la fausse jambe afin qu'il la dévore au lieu de la vraie, puis tu prends la poudre d'escampette.
Je dois vous laisser, je vais aller à l'attaque des papillons.
Alexandre

Le debut de compostelle

Je m'excuse de mon impardonnable absentéisme. Nous avons commencé Compostelle le 9 juillet. Je vais vous faire un petit résumé de mes dernières journées. Nous avons pris le train le 8 juillet de la gare d'Austerlitz. C'était un train de nuit, alors nous avions une petite cabine avec 6 lits (2 fois 3 lits). Étant donné que mon sac est immense, je devais dormir en petite boule dans mon lit...
La marche a commencé à St-Jean-Pied-de-Port qui se situe au sud-ouest de la France. Le trajet prévu pour la première journée était de 27 km afin de se rendre à Roncesvalles. Attention : pour adultes seulement. 1500 mètres de dénivelé. Imaginez avec un sac de 21 kg (sans eau...). Pour toi Guillaume, prends Maéli sur ton dos et tu comprendras... C'est une blague, dis-lui de ne pas le prendre personnel... Justement, est-ce qu'elle a commencé à se deplacer? marcher? et Coralie?
Bon, pour des raisons de logique, nous avons fait le trajet en 2 étapes. Mon sac me fait mal aux hanches et aux épaules. Les montées sont très abruptes. Par malchance, je me trompe de chemin et zigzague dans la rue pendant que les autres prennent un raccourci en piquant à travers la montagne.
Nous avons dormi à Orisson. Ce n'est pas une ville, ne Googlez pas cela... C'est plutôt un gîte. Un allemand essaye de me parler, mais comme vous le savez, mon allemand n'est pas à jour. Je crois même qu'il ne comprend pas parce qu'il n'arrête pas de me parler durant le souper.

Le lendemain, je me rappelle que j'ai des courroies d'ajustement sur mon sac à dos. D'un coup, je me sens libéré. Je n'ai plus rien sur le dos. La marche va bien. Puis, je traverse une ligne, une ligne imaginaire. Je ne entiendo lo que pasa. Estoy el mismo Alejandro. Entonces con mi nueva mochilla, decidio salir del camino para poner mas dificuldades. Paso a traves el campo de ovejas. Voy a hablar de eso en mi proximo mensaje. Son ceras de dos lados.

Por suerte, llegamos en Roncesvalles. El camping es prohibido en España, debo salir de la ciudad para dormir. Una buena noche de sueño sera appreciada.

No se cuando podre escribir de nuevo. Tengo muchos temas y ideas pero el aceso a Internet es dificil.

¡Bueno, hasta la proxima!

Alejandro

mercredi 8 juillet 2009

Au revoir Paris!

Bonjour Paris,

Aujourd'hui, je te quitte pour 1 mois et demi.

Je vais m'ennuyer de toi Paris. Je vais m'ennuyer de ta complexité qui te rend si simple, de ton métro en toile d'araignée, mais tellement enfantin en même temps. Je vais m'ennuyer de ta langue. Je vais m'ennuyer des rencontres que l'on fait dans ton métro comme Sébastien de Marseille qui, gelé comme une balle, nous conseillait fortement d'aller à Marseille pour faire croire aux gens que nous venions de Marseille. Je vais m'ennuyer de tes soupers, bien arrosés, qui finissent aux petites heures du matin en nous faisant manquer le dernier métro. Je vais m'ennuyer de ton pain, ton vin, ton saucisson et de toute ta gastronomie.
Par contre, je ne m'ennuyerai pas de tes rues bondées de piétons, de tes claviers d'ordinateurs aux touches mélangées. Je ne m'ennuyerai pas de tes toilettes publiques payantes, de tes véhicules d'urgence au son de "Pin pon pin pon".
Je te quitte ce soir, j'emporte avec moi :
  • Mon manteau de pluie
  • Mon pantalon de pluie
  • Deux shorts
  • Un pantalon
  • Deux tshirts à manches courtes
  • Un chandail à manches longues
  • Une chemise
  • Deux paires de bas
  • Sandales, bottes de marche et bâtons de marche
  • Mon équipement de camping (tente, sac de couchage, matelas de sol, brûleur, gamelle, épices, fourchette, couteau, cuiller)
  • Mon appareil-photo (incluant mon mini trépied, mon chargeur solaire, ma clef pour mes transferts de photo)
  • Mon sac à dos (avec le couvre sac pour la pluie)
  • Mon lecteur MP3
  • Mon GPS
  • Ma brosse à dents et mon rasoir (seul luxe que je me paye)
  • Papier et crayon
  • Divers objets utiles et sûrement moins utiles...

Poids du sac au total : Environ.... 21.00 kg : Très lourd... mais cela ne peut pas être pire que le 31 décembre 2008... Ce qui ne me tue pas, me renforce!

Je garde en mémoire ces quelques photos de toi durant la nuit.



mardi 7 juillet 2009

El Camino de Santiago

Bonjour à tous,

Je vous avais dit que je vous parlerais du chemin de Compostelle. Alors, je prends deux minutes pour le faire puisque nous quittons, ma mère et moi, pour St-Jean-Pied-de-Port demain.

Premièrement, la traduction espagnole du Chemin de Compostelle est El Camino de Santiago. J'utiliserai plutôt la traduction grecque qui est la suivante : ο δρόμος Κομποστέλ.

Bon, on dit qu'un chemin a un début et une fin. Le début de ce chemin est habituellement l'endroit où nous habitons. Faute de temps, nous ne partirons pas de Paris, mais plutôt de St-Jean-Pied-de-Port (sud-ouest de la France). Tous les chemins du nord de l'espagne empruntent un chemin commun qui est celui que nous allons faire. La fin est la ville de St-Jacques-de-Compostelle (Santiago) située au nord-ouest de l'Espagne.

Vous vous demandez probablement pourquoi parcourir 790 km à pied pour arriver à cette ville... Si je prends la raison officielle, c'est pour aller voir le tombeau de Saint-Jacques.

Vous vous demandez probablement qui est Saint-Jacques ce qui est normal puisque vos cours de pastorale sont un peu loin... Alors, je vais vous rafraîchir la mémoire (évidemment, je n'ai pas lu pour écrire tout cela, je le fais de mémoire...) :

St-Jacques était l'un des douzes apôtres de Jésus. Il était le fils de Zébédée et le frère de Jean l'Évangéliste. Les deux frères réparaient les filets de pêche sur le bord de la mer Galilée quand Jésus les appela. Jean et Jacques abandonnèrent leur père pour suivre Jésus.

L'histoire dit que Jacques aurait traversé l'Espagne pour arriver en Galice (région de Compostelle) pour faire des disciples. Il quitte la Galice, avec ses disciples, pour retourner à Jérusalem. Évidemment, toute bonne chose a une fin. Il devient martyr et meurt dans d'atroces souffrances. Ses disciples volent son corps à ceux qui l'ont tué, puis se dirigent vers Padron qui est à 100 km de Compostelle. Ceux-ci veulent inhumer son corps, mais la reine Lupa refuse et leur dit :
Allez dans la montagne, vous y trouverez des boeufs pour transporter le corps et
vous le mettrez où vous voudrez.
Les disciples arrivèrent donc à Compostelle! Le nom Compostelle proviendrait de Campus Stellae (champ de l'étoile) puisque l'ermite Pelayo aurait identifié l'endroit grâce à des lueurs dans la nuit.
Ce que je vous explique aujourd'hui, c'est du quotidien en Espagne et en France. C'est la routine. On voit cela tous les jours des gens se guider à la lueur des étoiles.

Maintenant, étant donné que les Actes des Apôtres ne parlent pas de l'évangélisation de Saint-Jacques en Espagne, beaucoup d'historiens doutent de la véracité de cette histoire. Il a fallu quatre siècles avant qu'on entende parler de cette évangélisation. C'est le Saint-Jérome qui en parla dans ses commentaires d'Isaïe. Deux siècles plus tard, d'autres auteurs en parleront dont Saint-Isidore. Sous l'angle historique, les probabilités que ce soit vrai sont minces.

Par contre, les Actes un genre de compte rendu de mandat de Paul et Pierre et non un travail exhaustif sur les autres évangélisateurs. Donc, si rien ne prouve le voyage de Jacques, rien dans les dates ni les textes ne s'y oppose. Alors, vous avez le droit d'y croire ou pas. Que l'on croit ou non à Dieu, que l'on croit ou non à la religion, ce sont tous des personnages qui ont réellement existé. Zachée n'était peut-être pas perché sur un arbre, mais il a existé quand même. Ne vous inquiétez pas.

En ce qui me concerne, je ne ferai pas ce chemin d'un point de vue religieux, mais plutôt historique. Je trouve cela très impressionnant que même après plus de 1500 ans, on en parle autant et qu'il y a autant de personnes qui font ce chemin. C'est comme si la Montérégiade avait près de 2000 ans et que son histoire ait été transmise de génération en génération...


Bon, je vous laisse

Alexandre

dimanche 5 juillet 2009

Vademecum satana!!

Ce matin, en me levant, j'ai eu l'appel de Dieu. Dieu est venu me voir comme si j'étais son fils. Il est passé à travers ma main et mon corps afin de vous guider sur le chemin de la foi. Alors, si je suis ici aujourd'hui à vous écrire, c'est pour vous faire part de cette révélation que j'ai eue. Révélation que jamais je ne croyais avoir un jour. Je vous tends donc ma main, prenez là. Vous savez, dans la vie, vous n'aurez pas toujours tout cuit dans la bouche. Par contre, aujourd'hui, je vous ai trouvé des laissez-passer dans la maison de Dieu.

Je me suis alors levé, tel un somnambule, guidé par Dieu, jusqu'au cimetière du Père Lachaise pour une deuxième fois. Cette fois, je ne me suis pas perdu. Je n'ai peut-être pas trouvé le temps perdu encore, mais au moins j'ai trouvé son auteur...
J'ai trouvé également Jim Morisson. Il est pas mal tranquille ces temps-ci. Il vous dit bonjour justement. Étant donné que je l'ai presque touché, quand vous me verrez à mon retour, gâtez-vous, touchez-moi! Je vous le permets.


Dieu m'a ensuite amené prier à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Comme vous pouvez le voir, il y a des milliers de catholiques pratiquants qui viennent prier dans cette cathédrale. Des pratiquants pure laine comme vous dites. Ces gens prient pour le bonheur de tous, pour votre bonheur! Je sais qu'elle est bien différente de vos églises, mais bon, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a. Vous aussi avec ces moyens-là vous seriez capable d'y arriver...



C'est à ce moment que je me suis agenouillé devant l'autel et j'ai crié :




Vademecum satana!!!

J'ai ensuite commencé à convulser en tournant ma tête de 360°, vomissant sur l'autel en criant des injures en latin.



Quand je me suis réveillé, j'ai réfléchi sur la vie en versant une larme. Je fis cette conclusion :

Moi, si je devais résumer ma vie aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est
d'abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main, peut-être à un moment
où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez curieux de se
dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée... Parce que quand on
a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste,
parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais, le miroir qui vous
aide à avancer. Alors, ce n'est pas mon cas, comme je le disais là, puisque moi
au contraire, j'ai pu; et je dis merci à la vie; je lui dis merci, je chante la
vie, je danse la vie... Je ne suis qu'amour! Et finalement, quand beaucoup de
gens aujourd'hui me disent : "Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité?",
eh bien, je leur réponds très simplement, je leur dis que c'est ce goût de
l'amour, ce goût donc qui m'a poussé aujourd'hui à entreprendre une construction
mécanique, mais demain, qui sait, peut-être seulement à me mettre au service de
la communauté, à faire le don, le don de soi.

Je ne sais pas d'où cela m'est venu, mais c'est venu me chercher...


Alors, en ce beau dimanche ensoleillé, je vous invite à vous rendre dans la paroisse de votre région afin que Dieu vous accueille et à vous confesser.


Sur ce, bonne messe!


Alexandre

vendredi 3 juillet 2009

L'arrivée

Salut les cousins du Québec!


Ça va bien les potes?? De mon côté, ça roule nickel chrome. Notre vol sur Paris a eu 2 heures de retard à cause de la putain de température...


Nous sommes alors arrivés chez tonton Gérard. Il a une superbe "piole" dans le 20e arrondissement. C'est hyper sympa! Très tranquille avec le petit jardin dans sa cour arrière. Du moins je croyais que c'était tranquille jusqu'à ce qu'il me dise :


Fais attention, une femme s'est fait poignardée à 100 mètres d'ici, en plein jour et en pleine rue.
Ah ce qu'ils sont fous ces putains de français...

Ensuite, je suis allé marcher dans le cimetière du Père Lachaise. Ce cimetière n'a rien à voir avec vos petits cimetières minables du Québec. Je me suis perdu! Ce n'est pas de la foutaise. J'avais les jetons à côté de tous ces morts... Je n'ai pas trouvé ce que je cherchais, alors j'y retournerai.

Nous sommes allés faire les courses heuuuuuu. J'en ai déjà marre de tous ces choix de fromage et de vin. On ne sait jamais lequel prendre. Et tous entre 1 et 3 euros! Pas facile de choisir... Non mais mettez vous à ma place un peu. Et je ne parle pas de la glace. Oh! Cher cousins. On ne rigole plus. Je ne peux même pas comparer avec la Breyers de votre pays. Ici, la Breyers, on la donne aux chats. Aux chats errants évidemment. La bonne glace, on la mange.
Et vous? La saison du troc est terminé? Avez-vous ouvert les fenêtres des tipis? Ah j'oubliais... on est juste en juillet... Il y a encore des tempêtes de neige dans vos tribus. J'avais une question justement. Enfin, c'est un mec que je connais qui me demandait cela. Quand vous chassez l'orignal à mains nues, vous gardez la fourrure comme manteau, mais il voulait savoir si c'était vrai que vous gardiez les testicules comme hameçon pour pêcher la morue? Il a vu cela à la télé l'autre fois après sa série américaine préférée : Miami vice! Ce pote va justement vous rejoindre dans vos huttes la semaine prochaine pour vivre de chasse et de pêche; fumer le calumet de la paix et parler algonquin.
Bon, je dois vous quitter, j'enfile mon béret et glisse ma baguette de pain sous le bras en vous faisant la bise!


Alexandre
P.S : Ne vous inquiétez pas; ce n'est pas parce que je pars en voyage que je vais changer pour autant. Je vais rester moi-même, soyez rassurés!

P.S2 : Une dernière chose : Putain de clavier français avec toutes les touches mélangées!!!!! Ils ne peuvent pas faire comme tout le monde euhhhh...


mercredi 1 juillet 2009

Le grand départ...

Bonjour à tous et à toutes,

Je voudrais commencer par vous dire que je suis en bonne santé. Je suis sorti de l'hôpital la semaine passée après 3 jours de convalescence aux soins intensifs. Par chance, le médecin m'a dit que j'allais bien m'en sortir pour mon voyage, que je n'aurais pas de séquelles. Je dois avouer que cela n'a pas été facile... QUOI ??? Je ne vous en avais pas parlé? Mon dieu!! Comment ai-je pu oublier un événement si important? C'est du passé, mais je vais faire une petite parenthèse
pour vous expiquer ce qui m'est arrivé quand même.

Trrrriiiiiiinnnnnnnnggggggg (musique de harpe)

C'était par une journée bien ensoleillée. J'avais décidé d'aller magasiner au Mountain Equipement Coop avec JF et Alexandre. Il me restait quelques trucs à acheter. La soirée se déroulait bien jusqu'au moment où je suis arrivé à la caisse. La caissière a "scanné" tous mes articles, puis elle a appuyé sur je ne sais quel bouton et le montant total s'est affiché. Crise cardiaque! Asystolie sur écran. D'un coup. Sans aucun avertissement. Je l'avoue, la lumière au bout du tunnel existe. Je l'ai vue. Je m'en rappelle comme si c'était hier. Je parcourais le tunnel à une vitesse phénoménale, quand j'entendis une voix qui ne m'était pas étrangère. J'ai vite réalisé que c'était la voix de mon coloc de tente du Népal Nicolas qui me disait dans toute sa sagesse :
"Quand tu auras 60 ans et que tu vas tondre ta pelouse dans le 450, tu vas regretter de t'être empêché de voyager pour une couple de piastres"
C'est à ce moment que je me suis réveillé dans mon lit d'hôpital en position foetale en train de sucer mon pouce. C'est aussi à ce moment que j'ai réalisé qu'aller magasiner au MEC avec une carte de crédit, c'est comme pêcher à la dynamite. BANG!!! Puis tout remonte à la surface, il reste juste à ramasser.

Pour éviter toutes vos questions, non il n'y a pas de vieux bonhomme avec un gros bâton de bois et une grosse barbe au bout du tunnel... c'est seulement dans les papyrus pour enfant qu'on voit cela. Tout comme la potion magique.

Bon, pour en revenir à mes moutons, mon médecin m'a donné mon congé! Alors, tout cela n'est qu'histoire ancienne.

Ceci dit, voici mon premier message dans mon blog. Je vais faire de mon mieux pour le garder à jour... Et oui, je vais me forcer plus qu'au Népal.... Pour ceux qui ne le savent pas, au Népal j'ai envoyé un courriel qui ressemblait à ceci : "Bonjour, tout va bien, le 31 décembre 2008 a été la pire journée de ma vie, au revoir, Alexandre". Ce que je dois préciser, c'est que vous aussi vous auriez écrit un courriel aussi court si la diarrhée
vous avait pogné en plein milieu d'écrire et que c'était 1$ US par 3 minutes pour accéder à internet!!! Évidemment, c'est minimum 5 minutes pour ouvrir Hotmail. Et si on est vraiment malchanceux, eh bien la dame redémarre notre ordinateur après 30 minutes de rédaction prétextant qu'il est brisé.... Que de bon souvenirs!

En ce qui concerne mon itinéraire, je quitte le Québec dans exactement 24 heures soit le 1er juillet à 21h25. Je vais habiter chez mon oncle à Paris pour 7 jours. Nous prenons le train le 8 juillet vers 23h00 pour nous rendre à St-Jean-Pied-de-Port où nous allons faire le chemin de Compostelle. Je parlerai un peu plus de ce chemin dans mes prochains sujets. Entre le 2 et le 8 juillet, je serai à Paris pour visiter un peu. Je n'ai rien de coulé dans le béton durant ces dates, mais une chose est sûre, je veux aller vérifier si j'ai bien fait de rester assis sur le banc du musée d'Orsay pendant que ma mère le visitait il y a de cela quelques années...

Je ne divulguerai pas trop la suite de l'itinéraire puisque rien n'est certain encore... Aujourd'hui Compostelle, demain l'Asie, après-demain les Îles de Bouchervilles, qui sait?

Sur ce, je vous souhaite la bienvenue sur mon blog!

Alexandre