À la recherche du temps perdu

Je vous invite à suivre les péripéties de mes folles aventures à travers le monde... Un billet aller-simple pour Paris le 1er juillet... Date de retour inconnue!!!

lundi 31 mai 2010

Australie, suite et fin

Surf. Voilà sur quoi tourne la vie des australiens. Tout près des plages, on les voit arriver par dizaine à vélo avec leur rack construit rustiquement pour leur planche. Quand on regarde les plages, on peut voir des dizaines, voire centaines, de surfeur allongés sur le ventre qui attendent LA bonne vague. Il faut dire que la Gold Coast porte bien son nom : Surfer's paradise.

À part le surf, il y a les kangourous et les koalas. Les koalas sont presque invisibles dans la nature. Par contre, les kangourous sont un peu comme nos chevreuils : ils traversent la rue en coupant les voitures. Si je dois me réincarner en animal, je veux que ce soit en kangourou dans un zoo. Ils sont sur-nourris par les touristes.

Je parle juste des animaux gentils, mais il y a aussi tout ce qui a de venimeux en Australie. Et plus proche qu'on le pense des fois... J'étais en train d'écouter la finale d'hockey féminin lors des jeux olympiques lorsque Lise a commencé à hurler dans la cuisine et monter sur une chaise. J'ai accouru à la cuisine pour savoir ce qui se passait pour me rendre compte que c'était un serpent qui était à l'origine de ces cris... Un bébé serpent dans la cuisine!! Ne connaissant aucunement les techniques de maîtrise des serpents, je suis allé voir les voisins pour qu'ils viennent nous aider. Avec un balai, le voisin a réussi à le repousser à l'extérieur. Ce n'était pas tout à fait asser pour enlever complètement l'angoisse de Lise qui se demandait : "Où sont ses frères ? ses soeurs ? Et maman et papa serpent ?"
Un peu plus tard, j'ai demandé au voisin si c'était un serpent dangereux parce qu'il était de toute de sorte de couleur. Les australiens savent tous qu'il ne faut pas toucher les bruns qui sont les plus dangereux et le nôtre avait un peu de brun. Ceci dit, à cette question, le voisin m'a répondu : "Ahhhhhhh, il est trop petit de toute façon... Il y a un python de 8 pieds qui habitent dans l'arbre juste derrière et il n'a pas tué personne encore..." Très rassurant.

Ceci dit, l'Australie est un très grand pays qui est pratiquement impossible de visiter en un coup. J'ai visité une partie. Il y a d'autre partie qui m'intéresse comme celle d'Ayers Rock. Par contre, je n'ai pas eu la piqure de l'Australie au point d'y retourner. Il y a tant de pays à visiter...

La prochaine étape est la Nouvelle-Zélande. Toujours avec ma famille adoptive. Je m'attends à beaucoup de la Nouvelle-Zélande; pays du seigneur des anneaux!
À tout de suite

dimanche 21 février 2010

Currunbin wildlife sanctuary

Pour m'assurer que j'étais bien en Australie, il me manquait de petites choses. Les images parleront d'elle-même!






Pour être certain à 100%, il me manque juste d'embarquer sur une planche de surf sur les plages aux vagues immenses... à suivre.

lundi 15 février 2010

Stradebroke's island

Bon bon bon, comme vous le voyez, j'écris moins sur mon blog. Pourquoi ? Parce que ma vie est bien différente en Australie qu'en Asie. En Asie, je courais partout. Quand ça faisait plus de 3 jours que j'étais au même endroit, je changeais de place. En Australie, la vie est bien plus relaxe. Premièrement, j'ai une chance incroyable d'être hébergé chez Lise, une amie de ma mère qui fait des échanges de maison pendant un an en Australie, et ses deux filles Laurence et Anne-Lise. Elles, vivent ici. La dynamique est donc très différente. Je ne cours pas de droite à gauche sans arrêt et je vais être honnête, ça fait du bien.

Deuxièmement, il n'y a pas de grosse différence entre l'Australie et le Canada. Oui, il y a des plages à l'infini, oui, les vagues sont énormes, oui, le soleil est hyper-fort et oui il fait hyper chaud, mais globalement, ça se ressemble. Ce n'est pas comme l'Asie où l'on peut voir 6 personnes sur un scooter, des gens sur le toit des autobus, des gens rentrer avec des poules dans le même autobus, des rizières grignoter les montagnes, des vaches traverser la rue, se faire donner son change en bonbons... etc.

Troisièmement, Anne-Lise va à l'école la semaine pour apprendre l'anglais ce qui est l'objectif de leur échange de maison. C'est donc la fin de semaine que nous faisons des plus grosses activités. Cette fin de semaine, c'était du camping sur l'île Stradbroke!

J'ai essayé pour la première fois du sandsurf qui est de la planche à neige... sur le sable. Je pensais que ça allait être plus difficile. J'ai quand même fini avec du sable dans tous les orifices de ma personne. Puis, pour souper, y a-t-il quelque chose de meilleur en camping qu'un hamburger ? Ça devait faire près d'un an que je n'en avais pas mangé. Indescriptible!
Le lendemain, nous avons essayé du surf. Ça, c'était aussi difficile que je le pensais. Je n'ai pas été capable d'embarquer dessus. Anne-Lise et Laurence ont réussi par contre. Je leur ait bien dit que je ne partais pas de l'Australie tant que je n'avais pas réussi. Le pilote devra m'attendre.

Par la suite, nous avons marché sur un petit sentier en hauteur où j'ai pu voir des tortues, requins, daupins et manta raie. C'est la première fois que je voyais des manta raie. C'est immense! Elles peuvent atteindre quelques mètres d'envergure. On a pu voir aussi qu'il n'y a pas juste les lifeguards qui surveillent la plage. Il y a des lifeguards en seadoo qui parcourent le large. Ceux sur la plage surveillent les baigneurs, ceux à seadoo les surfers qui se tiennent plus long pour prendre les plus grosses vagues. Quand je dis que les vagues sont puissantes, je ne blague pas. Une dame est restée prise dans un courant. Elle a paniqué. Elle coulait. Le lifeguard est arrivé au bon moment pour la sauver.
Nous avons marché 1 heure au soleil et mon cou est devenu rouge comme une tomate. Sur la plage, il y avait des panneaux indiquant que les UV étaient plus puissants que d'habitude.

Sur le chemin du retour en auto, Lise me disait de regarder dans les champs pour voir les kangourous parce qu'ils sortent plus en fin de journée. Au même moment où elle me disait cela, elle écrase la pédale de frein pour éviter un ... kangourou qui traversait la rue!! Il me reste donc à prendre un koala dans mes bras pour m'assurer que je suis bien en Australie.

Ici, on n'a aucun poste pour les jeux olympiques, alors, tenez-moi au courant de nos médailles! Merci!!

lundi 8 février 2010

Au revoir Asie du sud-est!

J'ai finalement quitté l'Asie du sud-est. Je pense que cela a été un des pires vol depuis mon départ...

Je savais que j'allais en Australie et que le coût de la vie serait beaucoup plus cher. Alors, me trouvant très fûté, je suis allé faire du magasinage : shampoing, crème à raser, confiture de coconut, etc... Je me suis dit qu'il serait pratiquement impossible que le shampoing australien coûte moins cher que l'indonesien qui était 1$ pour la grosse bouteille. J'ai donc rempli mon sac à dos de liquide avant mon vol.

J'arrive à l'aéroport. La vie est belle, j'ai finalement mon billet d'avion (autre histoire...), je transitais par Bali et j'y étais un peu d'avance, tout va bien. Je mets mon sac sur la balance et donne mon passeport (je n'ai jamais les billets électroniques...). La dame me dit que j'ai choisi un billet JetLight, ce qui veut dire que j'ai seulement le droit à un bagage à main. Je lui demande ce que je vais faire avec ce sac en lui pointant celui que je pensais "checker-in". Elle me dit qu'il y aura des frais de 160.00 AUZ, ce qui fait environ 130.00$... Je lui dis que de toute façon que je ne peux pas le payer puisque je n'ai pas d'argent, ni carte de crédit (autre histoire...). Finalement, elle me laisse apporter mon sac dans l'avion à condition que .... je lui donne tout ce que j'ai de liquide de plus de 100ml. Alors, tout ce que j'avais acheté pour économiser de l'argent, j'ai dû le redonner à l'aéroport. J'ai dû donner aussi tout ce qu'il y avait de métallique... ciseaux, coupe-ongles, fourchette, couteau...

C'est comme si on m'avait volé. Ce n'est pas grave, c'est toutes des choses que je pouvais acheter en Australie, plus cher, mais je peux les racheter. Puis, j'arrive dans un des multiples points de vérification du sac à dos où l'on me demande de l'ouvrir. En fait, chaque employé me demandait d'ouvrir mon sac... Faites une fois, mais bien. Pas 5 fois mais tout croche. C'est à ce moment qu'on me confisque ma confiture!!! Celle-la, je ne peux pas en trouver eu Australie et ça me frustrait un peu. Apparemment que c'est du liquide. J'avais beau dire au monsieur que ce n'était pas du liquide. Il me répondait que liquide et gel de plus de 100 ml ne sont pas admis en avion. Encore une fois, j'avais beau lui dire que ce n'était ni liquide ni gel... rien à faire. Je pense que quand ils décident qu'ils ont raison, il n'y a rien à faire.

Juste avant de rentrer, on me fait passer un test. Évidemment, ce n'est pas tout le monde qui est obligé de le faire, mais je ne sais pas, j'ai peut-être l'air d'un terroriste. Un test pour les explosifs!!! C'est à ce moment que je me suis dit : Les caméras vont sortir maintenant et tout le monde va partir à rire. Dans deux semaines, je vais être aux gags de Juste pour rire. Eh bien non! Tout était bien sérieux.

Je vais vous dire que les aéroports d'Australie sont difficiles, mais ça ne bat pas la désorganisation de ceux de Katmandou. Au Népal, j'ai vu une dame devoir manger un bonbon devant un employé pour prouver que ce n'étaient pas des explosifs ou du poison ou je ne sais pas trop quoi. C'était de toute beauté à voir.


La fin de l'histoire est la même que si j'avais bien organisé mes choses... je suis arrivé en Australie. J'ai la chance incroyable de loger chez une amie de ma mère et ses deux filles qui font des échanges de maison en Australie depuis le mois de septembre. C'est une chance incroyable parce que ce n'est pas toujours facile de voyager seul, la compagnie n'est pas de refus. C'est une chance incroyable parce que je ne peux pas ne pas le dire, je vivais de luxe en Asie avec 20$ (logement, nourriture, déplacement, activités) tandis qu'en Australie, j'aurais probablement eu de la difficulté à trouver un logement juste à ce prix.

Ceci dit, c'est très spécial passer de l'Asie à l'Australie. En Asie, tout est légal. Tout est possible. Il n'y a presque pas de règlement. Dans le transport en commun, les gens klaxonnent sans arrêt (en signe de présence), les scooters embarquent sur les trottoirs pour aller plus vite, les gens se coupent. Mais personne ne se fâche. Les gens rentrent avec des poules dans les autobus. Avec les locaux, on m'arrête dans la rue pour me parler. On me court après pour me saluer. Les enfants connaissent mon nom et me disent bonjour quand je passe à côté des écoles. En parlant d'école, ils se rassemblent une vingtaine dehors pour me saluer quand ils me voient. On est l'ami de tout le monde. Pour les filles, je dois le dire..., elles me trouvent toutes extrêmement beau (et je n'exagère pas...). Apparemment qu'elles aiment la forme de notre nez et la couleur de notre peau. Alors, on m'a souvent dit que j'étais "awesome". On m'a pris plusieurs fois en photos. J'ai eu des numéros de téléphone, des clins d'oeil, des sourires, des petits rires gênés. C'était bien drôle. Dans les centres d'achat, des étages complets de cellulaires, de films piratés. À l'épicerie, des rangées complètes de Mr Noodle!! Ça va me manquer quand même! Je pense qu'on a beaucoup à apprendre sur l'Asie.

Puis, j'arrive en Australie où je dois traverser aux intersections, je dois même attendre la lumière verte. Les gens arrêtent pour me laisser traverser. Je dois m'attacher en auto. C'est propre, je ne vois plus de locaux lancer des sacs de poubelles dans une rivière. Les enfants ne me regardent plus comme si j'étais un extraterrestre. On me regarde plus parce que je porte des crocs.

Et la plage... la plage. Jamais vu des vagues grosses comme cela!! Et elles sont vraiment puissantes. Un enfant de 4 ans ne peut pas vraiment se baigner. Les vagues vont le tirer. Quand la vague est passée, on sent toute l'eau qui nous tire vers la mer.


Sinon le hockey de l'Australie et le surf (ou peut-être le criquet ou le rugby). Tout le monde fait du surf, autant les jeunes que les vieux. De temps en temps, il y a des avertissements de requins près des plages...

Je vous laisse, je vais aller m'initier au surf!

jeudi 28 janvier 2010

En pays Toraja... aux funerailles


On dit que la "saison" des funérailles est de juin à septembre dans les livres. Ce n'est pas tout à fait vrai. Tous les jours, on m'accoste pour me demander si je suis interessé d'en voir. Ils disent tous la même chose : "Venez aujourdhui, c'est la meilleure journée. C'est gros en plus, sinon on ne sait pas s'il y en aura d'autres". Je m'étais aussi informé à savoir si c'était "correct" qu'un touriste y assiste en expliquant qu'au Canada, ça ne se fait pas. Encore une fois, on m'a tous dit la même chose : "Ce n'est pas pareil ici, ici c'est une fête". Voici comment se déroule la mort d'une personne...

Quand le villageois décède, les toraja ne considèrent pas qu'il est mort. Ils considèrent que la personne est malade. Alors, pour qu'elle puisse rejoindre le paradis, ils doivent utiliser des buffles qui sont considérés comme un animal sacré. L'âme des buffles va amener l'âme de la personne malade au paradis. Plus il y a de buffles, plus il y a de chances qu'elle atteigne le paradis. Comme je l'ai déjà dit, un buffle coûte extrêmement cher ici. En fait, la vie d'un buffle se résume à être utilisé lors de funérailles. On ne tue pas un buffle pour le manger, bien trop cher. On utilise aussi des cochons qui ont, supposément, la même utilité (c'est ce que mon guide m'a dit, mais je doute...). Donc, afin de ramasser le plus de buffles possible, la famille peut attendre plusieurs années avant de faire les funérailles. La personne était décédée depuis 17 mois à celle où j'ai assisté. Pour garder les odeurs, ils vident le corps et le remplissent de formaldehyde et le gardent dans la maison. Par contre, il y a très longtemps, il ne faisait que vider le corps et une odeur nauséabonde se propageait dans la maison. Mais ce n'est pas grave, puisque c'est pour le bien de la personne malade... aller au paradis.

Donc, la cérémonie dure environ 4 jours et peut même aller jusqu'a 7 jours pour les personnes vraiment riches. Celle où je suis allé était de grosseur moyenne et durait 4 jours. La première journée est une journée réservée à la famille où n'est sacrifié qu'un seul buffle... en lui tranchant la gorge.

La deuxième journée, celle à laquelle j'ai assisté, est la réception des invités. Encore une fois, plus il y a de monde, mieux c'est puisqu'on donne des cadeaux à la famille et certains des cadeaux sont des cochons et des buffles. Plus il y a de buffles, mieux c'est. C'est pourquoi tout le monde peut venir puisqu'une famille seule ne serait jamais capable de payer tous ces animaux. C'est aussi la journée où l'on sacrifie tous les cochons... 70 pour celle où j'étais. Tout est très bien organisé, il y a des espèces d'estrades avec des numéros. Il y a un prêtre avec un micro qui parle en toraja. À chaque invité (famille invitée par la famille du défunt) qui arrive, ils placent les cochons bien attachés à des bambous et les buffles en plein milieu. La famille vient les regarder puis notent tout. Tous les cadeaux puisque si jamais cette même famille les invite à leur funérailles, il faut qu'elle donne au moins la même chose. Alors, il y une dame qui prend des photos et note la grosseur. Je vous rappelle qu'ils ont un vocabulaire très développé pour différencier des cochons et des buffles qui, pour nous, sont pareils. Pendant ce temps, le prêtre au micro nomme les personnes qui ont donné les cadeaux. Puis, on enlève les animaux (voir video1) et un coup de gong est donné. La famille invitée rentre et se place à un endroit bien précis. Le prêtre annonce leur bienvenue d'une façon très énergique (voir video2... quand internet va être plus rapide!!!!). On dirait un gourou. La famille du défunt lui amène cigarettes, pour les hommes, et bittle nuts pour les femmes (aucune idee c'est quoi, mon guide m'a juste dit que quand on en prend beaucoup, on rit beaucoup...). Puis, deux coups de gong, la famille invitée redescend et va se placer dans les estrades pour laisser place aux autres invités. En tout, environ 300 à 500 personnes étaient invitées. Je savais que ce n'était pas la journée des sacrifices des buffles, mais je me demandais bien quand il allait tuer les cochons. J'ai vite compris quand on est sorti des estrades. C'est en les sortant qu'ils les tuent, d'un coup de couteau au coeur. Puis, ils les mettent dans un feu pour brûler les poils, les découpent en morceaux après les avoir vidés (apparemment que l'estomac explose s'il est chauffé...) puis ils sont cuits dans du bambou. J'y ai goûté, c'est du Pa'Piong, le goût ressemble au foie mariné dans du sang qui ne semble par être bien cuit. J'ai déjà vu mieux comme plat. Avec cela, un bon verre d'alcool local fait à base de palmier. L'alcool n'est pas meilleur que le Pa'Piong au cochon d'après moi. Je sais que le Pa'Piong est excellent. Par contre, peut-être pas avec du cochon que tu as vu 2 minutes avant et que tu manges avec la peau. De plus, le stress qu'ils infligent au cochon est énorme... La viande n'est pas trop tendre.


La troisième journée est la journée des sacrifices de buffles. Une vingtaine seront sacrifiés aux funérailles à laquelles j'ai assisté. Faites le calcul, j'ai vu 3-4 buffles à 100 millions de roupiahs et le reste à 30 milions. Ça fait quand même 80 000$ environ!! Une fortune ici. Ça fait un peu mon affaire de ne pas avoir vu cette journée. Qui est tenté de voir un buffle se faire trancher la gorge, rester debout pendant environ 1 minute à pisser le sang par le cou, trembler de tous ses membres, puis s'écrouler par terre ? 20 fois en plus....

La quatrième journée est le transport du corps au cimetière. Quand je dis cimetière, c'est très différent de ceux que l'on connaît. En fait, les cimetières sont dans une grosse roche. On sculpte pendant 6 mois à l'intérieur pour faire une espèce de chambre. Puis, toute la famille va être déposée à cet endroit. Si la famille est très très riche, on y déposera un tau-tau. C'est une espèce de statue sculptée dans du bois de jack fruit (un dérivé du durian). Apparemment qu'il n'y a qu'environ 5 personnes qui sont capables de sculpter les tau-tau. Très dispendieux, pour la haute classe seulement. Les tau-tau ressemblent au defunt et sont placés juste devant la roche.

Maintenant, vous vous demandez peut-être quel cadeau j'ai offert ? On conseille d'offrir des cigarettes puisque la famille en a besoin pour les offrir aux invités. J'avais le choix entre des cigarettes à 80 000 ou un cochon à 1.5 million... Le choix était facile.

Vous vous demandez peut-être aussi ce qu'ils font avec les bébés puisqu'ils disent qui'ls n'ont pas d'âme avant d'avoir des dents. Les buffles ne servent donc à rien. Eh bien, si un enfant meurt avant d'avoir fait ses dents, eh bien il sera placé dans un arbre pour que l'arbre grandisse et amène le bébé au paradis. Puis, le trou se referme de lui-même. Ils sont fous ces toraja...

mercredi 27 janvier 2010

En Pays Toraja... au village traditionnel

Peuple Toraja... peuple des hautes terres
Ils sont environ 650 000 en Indonésie. Le premier évangeliste qui est arrivé a voulu leur imposer le christianisme. Il s'est vite fait décapité. Il ne savait pas encore que le peuple était aussi des chasseurs de tête. Le deuxième, a essayé de comprendre leur religion et a mis un peu de vin dans son verre. C'est pourquoi maintenant, c'est un mélange d'Aluk To Dolo (La voie des anciens, religion Toraja) avec du christianisme. C'est ce qui explique la présence de croix ou de photos de Jésus dans les maisons traditionnelles... La question classique qu'on me pose est à savoir si je suis musulman ou catholique (puisque le reste de l'Indonésie est musulman). Alors, je leur dis que je ne suis ni l'un ni l'autre, que je n'ai pas de religion. On me regarde alors avec de gros yeux qui ne comprennent pas vraiment. Je me suis donc simplifié la vie. Maintenant, je suis catholique pratiquant.
Ceci dit, la maison traditionnelle a une architecture unique au monde. Elle est appelée Tongkonan en langage Toraja et est toujours accompagnée de plusieurs greniers à riz. Le toit ressemble étrangement à un bateau. La légende veut que les premiers Toraja sont arrivés par le nord en bateau. Ils ont passé dans un orage terrible qui a endommagé le bateau à tel point qu'ils ne pouvaient plus l'utiliser pour naviguer. Ils l'ont donc utilisé pour se faire un toit. Tongkonan face au nord et les greniers à riz face au sud.
Le Tongkonan, endroit où la femme accouche, où les enfants grandissent, où les enfants étudient, est le symbole de la femme tandis que l'entrepôt à riz, endroit qui nourrit la famille et apporte de l'argent, celui de l'homme. Lors de la construction des greniers, il est interdit de rire puisque l'homme et sérieux, ne rigole pas. Rire durant la construction pourrait attirer les souris qui mangeraient le riz.

Il faut environ 20 buffalos normaux (les salaires traditionnels sont en buffalos...) et 3 mois pour construire une maison. Ensuite, un mois pour graver et peinturer l'extérieur. Quatre couleurs naturelles seront utilisées : le noir de la cendre pour la mort, le rouge de la terre pour le sang, le jaune d'une autre sorte de terre pour la bénédiction de dieu, le blanc d'une sorte de roche pour la pureté. Les maisons peuvent être ornementées seulement suivant le statut social de la famille. La plupart des symboles représentent la prospérité et la fertilité. D'autres symboles peuvent représenter le soleil, symbole du pouvoir.

Devant la maison, il y aura une accumulation de cornes de buffle en signe de richesse. Plus il y a de cornes, plus la famille sera riche. Encore une fois, les buffles sont signe de richesse ici. C'est un animal sacré.
Sur ce, je vais assister à une cérémonie funéraire! Je vais vous expliquer dans le prochain message à quoi servent les buffles!

lundi 25 janvier 2010

En Pays Toraja... au marché

Je suis finalement arrivé à Rantepao qui est en pays Toraja. Cela n'a pas été facile. J'ai dû faire le trajet en 3 jours. Je me suis rendu à Poso la première journée. J'ai dû dormir 2 jours puisque je n'étais pas capable de trouver d'autobus. J'étais donc le seul touriste dans la ville. Je dormais juste à côté d'une mosquée qui m'a réveillé les deux matins à 4h30. J'étais aussi à côté d'une école où les enfants me criaient "Hello mister", puis me suivaient jusque dans mon hôtel. Apparemment qu'ils trouvent cela bien drôle des cheveux blonds (c'est ce qu'ils disent...) et la peau blanche. J'ai finalement rencontré un professeur d'anglais, à cette même école, qui m'a aidé pour me traduire puisque personne ne parle anglais. Je me débrouille en indonésien, mais pas plus. Il m'a alors expliqué que la dernière fois qu'il a vu un touriste était au mois d'août.

J'ai quand même réussi à me rendre à 2 heures de Rantepao. Puis, je suis finalement arrivé le lendemain. Je ne pensais pas qu'il était possible d'avoir des routes aussi mauvaises qu'au Népal. Il y a des glissements de terrain à plusieurs endroits dû à la saison des pluies. C'est juste spécial de voir un garde-fou 6 pieds sous la route. Pas très utile. Alors que je commence à bien me débrouiller en indonésien; cest-à-dire que je peux demander des directions, marchander, et tout ce qui est essentiel à un touriste, j'arrive dans une région où ils parlent leur propre dialecte qui est très différent de l'indonésien. Alors, on ne me comprend pas du tout. Ce n'est pas trop une surprise puisqu'il y a plus de 100 dialectes en Indonésie. Habituellement, chaque île parle sa propre langue et il y a 17 000 iles en Indonésie...
Le lendemain de mon arrivée, on m'avise que c'est la journée du marché. Il y a toujours le marché quotidien, mais aussi un plus gros marché une fois par semaine. Probablement le plus gros marché que j'ai vu. Par contre, pas aussi gros que celui du nord de Bangkok. Je n'y suis pas allé à celui-ci parce que c'est seulement la fin de semaine, mais on m'en a parlé. C'est supposément le plus gros d'Asie du sud-est.

Ce qu'il y a de spécial dans celui de Rantepao, c'est la section buffles. Des centaines de buffles à vendre. Les prix sont autour de 30 millions de roupiahs par buffle (3500 $) et les plus chers, les blancs aux yeux bleus, peuvent coûter 100 milions de roupiahs (12000$). C'est hyper-dispendieux! Pour vous donner une idée de salaire, le professeur d'anglais que j'ai rencontré gagne 12 millions par année et c'est un bon salaire. Que font-ils avec les buffles ? Ils les utilisent dans les champs et... montrent leur richesse. Plus on a de buffles, plus on est riche. Plus on a de cornes de buffles devant sa maison, plus la famille est riche. J'en parlerai dans un autre message, mais on utilise aussi les buffles lors de funérailles. On peut attendre des années avant les funérailles afin de ramasser assez de buffles. Tout comme les inuits du grand nord ont une panoplie de mots pour décrire la neige, les toraja ont une panoplie de mots pour différencier les buffles qui, pour nous, semblent tous pareils. Comme vous le voyez sur les photos, ils les transportent avec des espèces d'anneaux dans le nez. Les buffles ne bougent pas trop, mais je ne bougerais pas trop non plus si on me tirait par un anneau dans le nez.

Sinon, il y a les cochons un peu partout aussi. Ceux-ci, ils les transportent dans des sacs de plastiques comme si c'était des patates. Ils peuvent aussi les corder vivants sur des planches de bois attachés par de la corde si serrée que je me demande comment ils font pour respirer. Mélangé aux cris des cochons qui n'aiment vraiment pas cela et de leur yeux qui semblent si tristes, c'est une bonne recette pour être végétarien. On ne voit rien de sanglant dans le video, mais cela vous donne une bonne idée du bruit qu'on entend. Il y a aussi les coqs... pour les combats. Sinon c'est le même genre de marché qu'ailleurs en Asie; un peu de tout mélangé ensemble entre des tas de déchets avec des embouteillages humains avec des odeurs de poissons séchés et de durian! Comme cela sent bon.... Je vais rester en pays Toraja quelques nuits, très différent, histoire à suivre...